Gros trou dans un carter moteur, réparation par soudure TIG

Une moto tombe parfois et le contact brutal avec le sol laisse des traces Celle-ci a dû faire un tête à queue avant de glisser en marche arrière, car la patte qui supporte le repose-pied est partie vers l’avant, pour finir sa course dans le carter moteur et le couvercle d’embrayage (flèche).

 
Le couvercle se trouve d’occasion, les carters moteur, c’est plus délicat et cher. Il s’agit donc de boucher ce gros trou et que la réparation joigne bien avec un couvercle en bon état.
 
Coup de chance, une majeure partie du morceau cassé a été récupérée. Non qu’il n’eut pas été possible de re-fabriquer, mais c’est plus long.

 
Une fois le morceau à ressouder présenté en place, il apparaît que le carter moteur est tordu.
 
L’alu de fonderie se redresse bien à la condition expresse de le chauffer et d’y aller progressivement.

 

 
Au départ, il y avait une dizaine de mm de mauvaise jonction avec le couvercle. Ca s’est réduit après quelques chauffes et coups de marteau (flèche). Il faut continuer le combat !

 
Là, c’est bien.

 
Préparation à la soudure : dégraissage et ponçage.

 
Mise en place du morceau à ressouder.

 
Soudure par l’extérieur, en prenant la précaution de ne pas aller souder le couvercle au carter comme un gros blaireau, bourrin (choisissez votre animal).

 
Soudure par l’intérieur jusques et y compris dans ce qui sera le plan de joint refait.

 
On passe à la partie ajustage en se saisissant pour la partie plan de joint d’un outil dans ce genre : lime de carrossier dite aussi « râpe à Dural ».

 
Classique meuleuse d’angle pour l’excédent de soudure sur l’extérieur. Côté intérieur, les cordons restent. Gain de temps, pas de préjudice esthétique immédiatement visible, évite de mettre de la limaille partout dans le moteur.


 
C’est fini pour la partie « métaux », au peintre de jouer.

beau boulot

Un moteur sauvé , avec de la patience et beaucoup de "savoir faire" 

Salut,

Beau boulot


Maurice

good job comme d hab 

toujours aussi efficace 

l'avantage de la soudure c'est que l'alu de Yam , Kawa et Suz se réparent bien , ceux d’Honda c'est autre chose, il y a des particules d'acier dans la fonderie et quand on soude , ça pollue .
en tout cas beau taf

Tiens donc, sur quel modèle de Honda as tu eu ce souci ? Parce que j'ai fait pas mal de carters de CR et hormis les remontées d'huile qui obligent à poncer/ressouder 3 ou 4 fois, je n'ai rien remarqué.

macpepr a écrit:

Tiens donc, sur quel modèle de Honda as tu eu ce souci ? Parce que j'ai fait pas mal de carters de CR et hormis les remontées d'huile qui obligent à poncer/ressouder 3 ou 4 fois, je n'ai rien remarqué.

oui sur les carters de Honda Bol d'or et tout ce qui est des années 80
JL

Idem, Honda pas de soucis. Que ça soit moderne ou ancien. Généralement l’aluminium de fonderie de carter ça se répare très bien. Le plus pénible ce sont les ducati

En ma qualité de piètre soudeur alu    j'ai eu un carter de CB 750 fêlé , au fur et à mesure que je soudais , la fissure remontait sans parler de l'huile qui ressortait comme d'une éponge , pour 50 mm au départ , une soudure finale étanche de 200mm  

Tu as été confronté à deux grands classiques, Roger.
Le choc qu'a reçu ton carter l'a en quelque sorte "fêlé à l'intérieur" et ça ne se voit pas de l'extérieur. Lorsque tu soudes pour réparer la partie visiblement cassée, les tensions dans le métal font craquer ce qui était fêlé invisiblement.

Pour l'huile qui remonte, voir ce que je disais pour les carters de CR. Ces trucs qui ont 20 ou 30 et qui ont passé leur vie au contact de l'huile en ont absorbé. Lorsque tu soudes, l'huile contenue dans "l'éponge" de l'alu remonte à la surface avec l'aspect d'un dépôt charbonneux. Il faut poncer, ressouder, revoir de l'huile remonter, reponcer, ressouder jusqu'à ce que l'huile ait été éliminée. En trois ou quatre cycles, c'est bon.

CoupSoud a écrit:

Le plus pénible ce sont les ducati

Tu m'fais beaucoup d'peine....

kikekoka a écrit:

CoupSoud a écrit:

Le plus pénible ce sont les ducati

Tu m'fais beaucoup d'peine....

pour te consoler il y a bien pire en qualité de fonderie 
les URAL et les DNIEPR dont la qualité des fonderie est telle que l'on peu plus les qualifier d'éponges ou de passoires 
tellement les inclusions et les soufflures dans le métal sont nombreuses et sont incapable de retenir l'huile à l'intérieur des carters 
quant aux plans de joints finis a la lime c'est le bouquet 
enfin je ne suis pas sûr que les comparer a des Ducati soit une consolation 

Chaque fois que j'ai soudé un carter d'Honda pour mes transformations, j'ai remarqué que l'alu de fonderie était plus pollué sur les approches des plans de joint que vers les intérieurs. Je viens de renforcer un bras en alu de vff et c'est idem, il y a des impuretés et cela explose lorsque le tungstène s'y attaque. sur mon kawa, ça a été un plaisir de souder un carter.
j'ai réparé aussi une culasse d'Alfa Roméo (cache aac) et j'ai rencontré aussi les mêmes soucis de cochonneries dans l'alu. on y arrive mais la soudure devient un vrai chantier pour la rendre belle. heureusement que cela ne se voit pas des fois.

STOK51 a écrit:

.../...
les URAL et les DNIEPR dont la qualité des fonderie est telle que l'on peu plus les qualifier d'éponges ou de passoires 
tellement les inclusions et les soufflures dans le métal sont nombreuses .../...

Sur des carters d'un moteur Chase des années 20/30, j'ai fait le même constat. La qualité de la métallurgie ne devait pas être très contrôlée. Résultat lors de la soudure : ça mousse, ça transperce, ça noircit, ... ça merde de partout et ça ne se soude pas. Enfin, moi je n'ai pas réussi.

Sur certains bloc de Porsche ça fait ça aussi. Du coup moi j’ai des carters « épave » qui me servent de donneur de métal d’apport…. Et je taille dedans pour avoir la même matière sur les blocs à réparer. Mais au prix des carters, faut pouvoir en avoir des morceaux…. Mais je fais ça pour réparer des carters introuvables qui n’ont pas de prix du coup…

Même chose que tes Porsche avec certaines Volkswagen. C'est déjà plus courant.

CoupSoud a écrit:

Sur certains bloc de Porsche ça fait ça aussi. Du coup moi j’ai des carters « épave » qui me servent de donneur de métal d’apport…. Et je taille dedans pour avoir la même matière sur les blocs à réparer. Mais au prix des carters, faut pouvoir en avoir des morceaux…. Mais je fais ça pour réparer des carters introuvables qui n’ont pas de prix du coup…

le métal utilisé sur les fonderies des carters de Porsche comprend une part importante de magnésium 
cela n'aide pas vraiment à sa soudabilité 
de plus ils dissipent énormément il est préférable de les monter en température au four 
le top c'est comme dans l'aviation souder dans le four en atmosphère neutre mais il faut bosser chez Framatome ou Dassault 
 
et sinon les brider sur une plaque d'acier qui sert à la fois à limiter les déformations et de radiateur 
pour conserver un bloc de chaleur et laisser plus de temps au soudeur pour travailler 

j'ai vu faire sur des carters de 908 l'improbable 8 cylindres boxer  
totalement introuvable évidemment