Baguage pour réparation d’une portée de roulement su

Bon d'accord, ce qui suit a été fait sur un carter de boîte automobile, en l'occurrence d’origine PSA. Imaginez que c'est un carter de moto et que la même technique peut s'appliquer. Voici ce carter tel qu'au départ :


 
Après un zoom avant, on voit que le roulement a cassé et que les billes ont cherché à se créer un nouveau chemin de roulement dans l’alu du carter. Bah non, ça ne marche pas comme ça !

 

L’idée retenue est de ré-aléser la portée de roulement abîmée et de rattraper la différence de diamètre en insérant une bague acier entre le roulement et le carter.
On commence par caler la tête de la fraiseuse pile dans l’axe du logement de roulement. Heureusement, il reste une partie complètement saine pour ce faire.

 


Tête d’alésage en place et son outil tangeant sur le diamètre d’origine.


Gros plan sur l’usinage effectué, c’est fini pour les copeaux dans le carter.


A ce stade, l’alésage originellement à 52 est passé à pas loin de 57. La bague acier va être taillée dans le bloc brut qu’on voit à gauche.


Mesure précise de la cote de l’alésage. Important ô combien pour la suite.


Réalisation et contrôle de la cote extérieure de la bague. Le diamètre à cet endroit est de 0,06 mm de plus que celui du logement sur le carter. Ainsi la bague de réparation sera montée bien serrée.




Réalisation et contrôle du diamètre intérieur de la bague. Là, on est 0,02 mm plus petit que le roulement. Pour un montage légèrement serré du dit roulement. En gérant ainsi les différents serrages, on n’aura pas la mauvaise surprise de sortir la bague du carter alors qu’on voulait seulement extraire le roulement.




Tronçonnage pour récupérer la bague. Fin de la partie tournage.


Mise en présence de la bague et du carter. Moment d’émotions intenses …


Une passion brûlante est née de cette première présentation. Chauffe du carter pour faciliter l’engagement de la bague.


Un petit coup de presse qui n’a pas été photographié, l’opérateur étant déjà assez occupé à transporter le carter chaud et la bague froide avant de pomper pour enfoncer la bague sans trop forcer d’ailleurs. Résultat :


Le roulement lui avec seulement ses 2/100 ème de serrage rentre à froid sous quelques amicaux coups de maillet.


Travail terminé.

« A ce stade, l’alésage originellement à 52 est passé à pas loin de 57. »
 
Tu te permets de réduire le logement du roulement de combien, au max ? (en pourcentage d’épaisseur de la paroi).
NB :  Dans ce cas, l’alésage de carter me parait bien épaulé :  tu as de la matière à prendre de disponible ….
 
Là, comme tu l’as dit, nous sommes sur un carter automobile que j’imagine dimensionné plus fort que sur une moto.
Sur une moto (Et cela doit dépendre des marques), tu te permets combien ?
 
Autre question :
Je crois discerner la pointure que tu es (sévissant, également sur d’autres forum), je serais curieux de connaitre ton point de vue sur les produits Loctite (ou similaire), tels les scelle-roulements, bloc-fort et autres.
Je sais que tu as une approche très mécanique, un regard d’usineur pur et dur, plus que de mécano bricoleur (sans esprit péjoratif  ).
 
Serais-tu capable de détailler l’un et l’autres ?
Je dis cela parce que pour l’avoir pratiqué, les résines mécaniques sont capables de bien des prouesses, le hic étant de discerner leurs limites.
La chose est réversible : il y a des limites à la reprise d’un logement de roulement sans recharge de matière, comme celles d’un ré-usinage pour un roulement qui a simplement tourné dans son logement et que la résine peut sauver.

C'est vrai qu'il serait sympa d'avoir une valeur passe-partout type pourcentage d'épaisseur à laisser. Personnellement, je n'en connais hélas pas.
Le raisonnement que j'ai tenu, qui se fonde sur mon expérience propre ainsi que surtout celles de gens vraiment calés avec lesquels j'ai eu l'occasion de discuter a été le suivant : laisser le maximum d'épaisseur d'alu tout en insérant un minimum d'acier pour y emmancher le roulement. Comme l'acier c'est costaud et que là il est coincé entre le logement et le roulement, il n'y a pas lieu d'en mettre bien épais.
De mémoire, la cote de "presque 57" devait être dans les 56,7.
56,7 - 52, le tout divisé par 2 donnent : 2,35 ce qui m'a paru être un minimum pour l'épaisseur de la bague acier. L'acier étant au minimum, ça laissait un maxi d'alu sur le carter.

Il aurait été possible de procéder autrement mais c'eut été beaucoup plus long. Or, il faut toujours faire au plus court. Le temps c'est de l'argent. On aurait pu recharger au TIG la partie malade de la portée. C'est assez moyennement accessible et Ø 52 sur 12-15 mm de profondeur, ça fait quelques cordons. De plus, le positionnement pour l'obligatoire ré-usinage après soudure est assez compliqué. En fait il faut trouver un système pour positionner avant la soudure et être sûr de remettre en place exactement au même endroit. Tout à fait jouable, mais long.

Je serais bien incapable de te parler des pâtes diverses et variées, car je n'y connais rien. J'imagine qu'il existe des choses, notamment dans les ateliers d'aviation, mais je n'ai pas ça dans mes relations. Après, les produits tip top avia, il faut se les procurer et parfois avoir les moyens de les payer. De plus, je doute qu'ils puissent se mettre directement au centième de mm, comme il est requis pour serrer juste ce qu'il faut un roulement dans son logement. Donc, ça n'évite pas l'usinage après rechargement.

Je ne suis pas non plus un client de Loctite aux notoires exceptions près de quelques produits d'étanchéité. Intuitivement, j'ai comme un gros doute que du scell roulement puisse combler le jeu d'un roulement qui bat dans son logement.
Si certains ont des expériences gagnantes dans le domaine, il serait intéressant qu'ils nous en fassent part. C'est quand-même plus facile à mettre en oeuvre que l'usinage .